L’art sacré du Kalarippayat

La pratique de l’art martial indien

Venu tout droit d’Inde, du Kerala pour être plus exacts, le Kalarippayat, Kalaripayat ou encore Kalarippayattu, est un Yoga martial ancestral. Il s’agit d’une technique de self defense non-violent et particulièrement redoutable. Elle allie différents bénéfices grâce aux mouvements effectués qui sont à la fois précis et ciblés. Dans cet art martial indien, aucun geste n’est réalisé en vain, mais chacun vise à un accomplissement.
La clé de cette technique ? L’apprentissage rigoureux et dédié de techniques de combat avec des armes et à mains nues, qui visent à cibler les points vitaux de son adversaire. Son application évolue en trois temps différents, pour permettre au pratiquant d’acquérir une maîtrise physique, mais aussi spirituelle. Un chemin long et riche d’enseignement pour l’élève, une véritable quête de soi.

Les origines du Kalaripayat

Le Kalaripayat serait né, il y a plus de 3 000 ans et il serait à l’origine des arts martiaux de Shaolin (Chine). Si de nombreux mythes retracent son histoire, on peut néanmoins estimer que c’est au sein du royaume de Kerala (Inde) que la pratique serait née.

Ainsi, les premières techniques martiales auraient vu le jour au sein de la caste guerrière des nayars (ou naïrs), et seraient inspirées de l’observation des animaux des jungles de l’Inde du Sud. Les guerriers apprennent ainsi à maîtriser le combat à mains nues et ils pratiquent également avec différentes armes traditionnelles. En complément de ces techniques, les maîtres découvrent les points vitaux, ou marmas, qui viennent compléter l’art martial. Enfin, les massages thérapeutiques jouent également un rôle important. Ainsi, les guerriers ne sont pas seulement des combattants, mais de véritables médecins qui sont en parfaite connexion avec leur corps et leur esprit.

À l’époque, la pratique est ouverte à tous, hommes et femmes, sans distinction de religion et elle est ouverte dès le plus jeune âge. Les guerriers nayars deviennent de véritables garants de la paix sociale, si bien, que les côtes du Malabar sont réputées pour être les plus sûres du royaume. L’ordre y règne et si des conflits émergent avec les royaumes alentour, des combats sont organisés entre les guerriers au sein des arènes de combat. Cette période est considérée comme l’âge d’or du kalarippayat.

La chute de l’âge d’or

C’est la colonisation de l’Inde par les puissances occidentales qui met fin à la pratique. Au début du XVe siècle, les Portugais prennent possession d’une partie de la région côtière. Malgré la résistance des guerriers nayars, ces derniers se retrouvent impuissants face aux armes à feu. Petit à petit, la pratique de cet art martial est en déclin et ce durant plus de 3 siècles.

Au début du XVIIIe siècle, l’empire britannique envahit le royaume et le Kerala et il interdit strictement le port d’arme et la pratique ou l’enseignement du Kalarippayat. Tout individu qui ne respectait pas les règles se voyait déporté ou exécuté pour ses agissements. Malgré cela, le kalaripayat continue à être enseigné en secret et les guerriers continuent à conserver leur esprit martial qui leur permettra de survivre jusqu’à la fin de l’occupation.

La pratique du Kalarippayat : 3 étapes

S’agissant d’une discipline complète et exigeante, la pratique du Kalaripayat sollicite toutes les dimensions de l’être humain : physique, mentale, émotionnelle et bien sûr spirituelle. La progression se fait en plusieurs étapes. L’élève ne peut pas passer à l’étape suivante s’il ne maîtrise pas parfaitement la première. Son apprentissage est donc long et peut durer de nombreuses années. Celui-ci doit être véritablement déterminé.

L’étude des mouvements : le meithari

Les exercices de contrôle du corps sont les premiers de cet apprentissage. L’élève apprend ainsi à se positionner dans l’espace et à maîtriser ses mouvements : levers de jambe, sauts, rotations, déplacements, renforcements, etc. Ces postures de base, inspirées de la gestuelle animale, nécessitent une excellente condition physique, mais aussi mentale. L’élève apprend à projeter son corps dans l’espace et à enchaîner des mouvements coulés, pendant lesquels il doit venir puiser l’énergie de la terre.

Cette étape peut durer plusieurs mois et peut s’avérer décourageante pour l’élève. Loin des techniques martiales ou du maniement des armes, celui-ci devra faire preuve de patience et de rigueur pour arriver à maîtriser les postures enseignées. Les séquences sont généralement courtes et intenses, sans être trop dynamiques. Tout comme en Yoga, bienveillance et écoute de soi et de son corps sont indispensables pour progresser. Enfin, durant cette première étape, l’élève sera également initié aux massages thérapeutiques.

L’apprentissage des armes

S’il parvient à passer la première étape d’initiation, le disciple découvre ensuite l’art du maniement des armes en bois (Kolthari ou Kolthadi). Il se voit ainsi confier dague, bambou, massue, etc. Il découvre notamment le maniement de l’otta (petite dague), une arme traditionnelle du Kerala.

Grâce à l’apprentissage des marmas (points vitaux), l’élève apprend à diriger les coups, mais aussi les pressions, vers les centres nerveux et moteurs. Lorsqu’il frappe, le coup est calculé pour être le plus efficace possible. Ces techniques sont des armes puissantes pour neutraliser ses adversaires tout en économisant son énergie.

Il apprend ensuite le maniement des armes tranchantes en métal (Ankalthadi ou Ankalthari), qui commence avec l’étude du katar, une autre arme indienne traditionnelle. Durant cet apprentissage, l’élève étudie le maniement d’une arme contre une autre identique, comme la lance, ou encore l’urumi (épée). Ces armes sont particulièrement dangereuses, et une petite erreur d’exécution peut avoir des conséquences dramatiques pour l’élève, ou pour son adversaire.

Le combat à mains nues

C’est seulement une fois que le disciple maîtrise le maniement des armes qu’il est initié à l’art du combat à mains nues. Cette pratique est fondamentalement basée sur la maîtrise physique de son corps, enseignée lors du premier apprentissage et sur la connaissance des marmas. Chaque coup porté est ciblé et doit être maîtrisé. Les points vitaux doivent être connus, mais aussi compris. Un mauvais coup et l’adversaire peut se retrouver dans un état comateux.

Le Kalarippayat est un apprentissage long, mais aussi très exigeant. Ce sport de combat indien nécessite beaucoup de patience, mais aussi une parfaite maîtrise de soi.

En savoir + sur le Kalarippayat

Vous pouvez consulter le site internet de Cécile Gordon ici

Mon expérience du Kalarippayat

Pour le moment, je n’ai encore jamais pratiqué le Kalarippayat mais ça m’intéresserait de découvrir. Je n’ai que très peu d’expérience des arts martiaux avec, à mon actif, seulement un cours de boxe, qui n’a pas été ma tasse de thé. Et un cours de Wing Chung, où là j’ai apprécié !

A vous de jouer maintenant

  • Et vous, connaissiez-vous le Kalarippayat ?
  • L’avez-vous déjà pratiqué ou auriez-vous envie d’essayer ?

Si vous aimez la culture indienne, alors je vous invite à découvrir aussi mon article sur le Cinéma Bollywood.

A bientôt pour de nouvelles aventures !