Aujourd’hui, je rédige un plaidoyer en faveur du Yoga inclusif, ouvert aux différences, aux singularités de chaque yogi et yogini. Bonne lecture !

Quelle est l’image actuelle du Yoga ?

Faites un test et tapez « yoga » dans votre moteur de recherche ou sur les réseaux sociaux. Que voyez-vous ?

En général, c’est une déferlante de jeunes femmes, jolies, fines, souriantes, en bonne santé. La plupart du temps, elles posent dans des postures de Yoga assez impressionnantes techniquement parlant et se trouvent dans un environnement à couper le souffle : plage tropicale, forêt centenaire, etc.

Est-ce que cela résume le Yoga ? Ou n’est-ce peut-être qu’un aspect, qu’une vision du Yoga ?

Est-ce que le Yoga est simplement un outil marketing pour vendre des yaourts, en véhiculant une image « Zen » et « bien dans sa peau » ?

Bien-sûr, mes propos sont assez provocants mais je pense qu’il faut un peu « secouer le cocotier » et modifier les représentations du Yoga pour faire changer les mentalités.

Mon avis sur la question

Selon moi, le premier point c’est de considérer cette question de la façon la plus yogique possible. C’est à dire, de l’étudier avec le plus de discernement possible (« Viveka » en sanskrit). Et de chercher à être dans le non-jugement, la tolérance, l’ouverture.

Oui : certaines personnes qui pratiquent le Yoga sont belles, jeunes, en bonne santé et ont une situation financière confortable. Ces personnes ont aussi le droit de pratiquer le Yoga.

Pour autant, beaucoup de personnes ne rentrent pas dans cette description. La réalité du terrain est en effet riche, variée, nuancée.

Si vous êtes professeure de Yoga, vous avez sûrement remarqué la diversité de vos élèves : il y a beaucoup de femmes, oui, mais aussi quelques hommes, il y a des personnes jeunes, moins jeunes, fines ou plus rondes, certaines personnes ont des besoins spécifiques.

Et c’est souvent là que ce que nous apprenons en Formation initiale de Yoga : enseigner le Yoga à des personnes plutôt jeunes et en bonne santé, se heurte à la réalité du terrain. Impossible d’arriver pour donner son cours et de dérouler sa séance, en mode : « Allez, on commence par 5 salutations au soleil ». Face à l’hétérogénéité et à la richesse des profils et des personnes, le Yoga doit s’adapter.

Il n’y a pas un yogi unique, universel, mais « des yogis » tous uniques, tous différents

De nombreux yogis et yoginis sortent de la « norme » parce qu’ils ont des limitations : blessures, douleurs, opérations, handicaps, troubles, ou parce qu’ils n’ont plus 20 ans. Certains yogis ou yoginis, par exemple, vivent des problématiques autour de la construction du genre ou de l’orientation sexuelle. Certains yogis ou yoginis traversent des troubles du comportement alimentaire (TCA) et cherchent à être plus en paix avec leur corps.

Souvent, ces yogis et yoginis pratiquent assidûment le Yoga et incarnent à merveille certaines valeurs du Yoga : Ahimsa, la non-violence, Satya, la vérité, ou encore Samtosha, le contentement. Souvent, ces yogis aident les autres yogis à devenir plus humbles et à faire preuve d’empathie.

Nos différences, loin de nous léser, nous enrichissent.

Comment embrasser les différences dans un cours de Yoga ?

  • Comment créer, dans les cours de Yoga, une atmosphère propice à l’accueil de ces yogis singuliers ?
  • Comment les mettre à l’aise et les accompagner dans la découverte de leur puissance intérieure ?
  • Comment aménager les locaux et proposer du matériel adapté pour qu’ils se sentent bien ?
  • Comment construire des cours qui leur « parlent » également et qui leur permettent de profiter des immenses bienfaits du Yoga ?
  • Comment former des enseignants de Yoga pour accueillir et accompagner ces yogis avec douceur, empathie, bienveillance, créativité ?
  • Est-ce pertinent de proposer des cours dédiés à un public spécifique ? Par exemple, un cours pensé pour les personnes porteuses d’un Handicap ?
  • Ou, au contraire, est-ce une démarche plus pertinente de créer des cours mixtes, mélangés, inclusifs ?
  • Ces questions, je me les pose tous les jours, en tant que professeure de Yoga et en tant que Formatrice en Yoga adapté.

Je n’ai pas toutes les réponses, ces questions sont tellement vastes et appellent, chaque fois, une considération de chaque cas particulier.

En tout cas, cet engagement à ouvrir le Yoga à tous les élèves, sans distinctions, tels qu’ils sont, avec leurs différences, leurs histoires personnelles, leurs doutes, parfois, et aussi tout leur potentiel, je le poursuis ardemment. Et je peux même dire que cette façon d’enseigner le Yoga a redonné un sens à ma vision du Yoga.

Voici ce qui a changé, pour moi.

  • Je ne peux plus fréquenter un cours de Yoga où il s’agit de faire « comme le prof », sans prendre en compte les possibilités de chacun.
  • Je ne peux plus fréquenter un cours où on recherche la posture « parfaite », où on est obsédé par les « alignements ».
  • Je ne peux plus fréquenter un cours où le professeur propose une posture telle quelle, sans aucun aménagement, sans aucune variation.

J’aime l’énergie qui se dégage d’un cours où chaque yogi interprète librement la posture en suivant ses sensations, son Coeur, en faisant équipe avec son corps. J’aime voir tous ces yogis qui aménagent leur posture et qui choisissent, chacun, une version légèrement différente de la posture. J’aime sentir ce lien, cette connexion, entre les yogis, chacun sur son tapis, mais aussi tous ensemble dans la pratique, dans un espace où chacun est à sa place, où chacun est déjà parfait comme il est, illimité.

C’est pour ça que j’ai choisi le 8 de l’infini pour illustrer cet article.

Vive le Yoga pour tous !

Cette vision du Yoga résonne en vous ? Vous aimeriez explore la dimension du Yoga pour tous et l’introduire dans vos cours de Yoga ?

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A bientôt,

Claudia