Nous avons déjà abordé ensemble le sujet de l’Ayurveda, la médecine traditionnelle indienne.

Aujourd’hui, j’ai envie de vous emmener en Chine avec moi, à la découverte de la médecine traditionnelle chinoise, couramment appelée « MTC ». Cette médecine, vieille de 3 000 ans est toujours, et même plus que jamais d’actualité pour apprendre à se soigner naturellement et à mieux se connaître. De plus en plus d’Occidentaux, soucieux de leur bien-être et de leur qualité de vie, se tournent d’ailleurs désormais vers ce genre de médecine.

C’est parti !

Je ne suis encore jamais allée en Chine mais je lis régulièrement des ouvrages sur la pensée chinoise.

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Récemment, pendant mes vacances en Corse, j’ai dévoré Histoire de la pensée chinoise, l’excellent ouvrage d’Anne Cheng, qui m’a été offert par une élève, qui se reconnaîtra si elle lit cet article (merci Cristina !)

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La MTC possède sa propre base philosophique et symbolique. Elle plonge en grande partie ses racines dans le Taoïsme.

Précisons ces implications fondamentales en quelques idées-clefs :

  • L’homme (microcosme) est fondamentalement relié à son environnement (macrocosme)
  • Taoïsme signifie « enseignement de la voie », il s’agit à la fois d’une philosophie et d’une religion chinoise
  • Le Taoïsme se fonde sur les 5 textes classiques
  • Il enseigne à l’homme comment vivre le mieux possible et longtemps en étant en harmonie avec les lois de l’univers et ses énergies. Respecter le Tao, c’est donc se conformer aux lois de la Nature, respecter le cycle de la Vie.
  • La simplicité dans la vie est, pour les Taoïstes, la garante d’une longue vie, souriante et heureuse

Avant de vraiment débuter cet article, je précise que la MTC est un sujet immensément vaste et qui ne saurait en aucun cas être couvert en un simple article. Aussi, vous trouverez simplement ici une proposition de découverte des principes essentiels de cette médecine. La section consacrée à la bibliographie sur le sujet en fin d’article sera pour moi l’occasion de vous encourager à poursuivre vos explorations.

Commençons donc par le commencement, en posant la question de base…

Qu’est-ce que la médecine traditionnelle chinoise ?

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Une employé prépare des remèdes traditionnels chinois dans l’Hôpital Universitaire de médecine traditionnelle de Pékin. Le 25 mai 2011. Photo : Reuters © IbTimes

La MTC est un « système », c’est-à-dire un ensemble de théories (explications) et de pratiques (techniques) concernant l’humain et sa santé.

C’est l’une des médecines appartenant à ce que nous appelons plus généralement « les médecines orientales » qui regroupent aussi les médecines japonaises, coréennes, vietnamiennes…

La MTC est une hygiène de vie au quotidien. Pour des cas d’urgence, il est conseillé de recourir à la médecine occidentale.

D’où vient la MTC ?

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« Dans le courant du XIX° siècle, grâce aux jésuites revenant de Chine, la Médecine Traditionnelle Chinoise est apparue timidement en occident, et en particulier en France. Même si elle s’est rapidement répandue dans le monde, ce n’est pourtant que dans les années 1975 que cette science a pris chez nous son véritable essor, tant au niveau de sa pratique que dans l’organisation de son enseignement. De nos jours, elle est donc encore relativement peu connue. Elle est nommée par les uns « médecine parallèle », par d’autres « douce », « alternative » ou encore « complémentaire », sans savoir d’ailleurs très bien ce que recouvrent ces expressions. »

Source : Article sur la MTC

De quand date-t-elle ?

C’est une médecine dont l’élaboration est généralement datée de 1250 ans av. J.-C.

Quels sont ses textes de référence ?

Dans le premier traité de médecine chinoise connu (le Huangdi Nei Jing, attribué à l’Empereur Jaune, Huang Di), on trouve par exemple la description de cinq organes (nommés Wu Zang) et des six entrailles (nommées Liu Fu) accompagnée de schémas.

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On peut ajouter le Tao te King et le Yi Jing (classiques de la médecine) pour mieux comprendre la pensée chinoise. Ce sont des textes très denses, très touffus, aux significations multiples et intriquées.

Que peut soigner la MTC ?

La MTC permet d’entretenir la santé et de prévenir ainsi les maladies mais elle traite également les problèmes de santé, ponctuels ou chroniques :
–    Problèmes psycho-émotionnels (nervosité, anxiété, déprime, angoisses…), stress, fatigue, burn-out
–    Troubles du sommeil, 

–    Dépendances (tabac, alcool, nourriture…),
–    Troubles digestifs (constipation, diarrhée, syndrome de l’intestin irritable, ballonnement, douleurs,anorexie, boulimie…),troubles du système respiratoire (asthme, allergies, tabac, bronchite, sinusite, toux)
–    Troubles circulatoires et cardio-vasculaires(jambes lourdes, impatiences, palpitations…),
–    Problèmes de dos, douleurs musculaires, articulaires,
–    Problèmes de peau (psoriasis, eczéma, peau sèche, démangeaisons…), 
allergies,
–    Troubles de la femme (au moment de la ménopause, syndrome pré-menstruel, troubles du cycle, stérilité…)

A défaut de tout soigner, la MTC peut améliorer l’état du patient dans tous les types de maladies, des plus bénignes aux plus graves.

Sans se  substituer  à la médecine conventionnelle, elle la complète et associer les deux approches permet une optimisation de son état de santé.

Quelques citations sur la MTC et la philosophie chinoise

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Représentation du corps humain en MTC

« En faisant que ton énergie spirituelle (ou shen qi) et que ton énergie primordiale (ou jing qi) embrassent l’Unité, peux-tu redevenir un enfant ? » Tao Te Jing
« Si les Anciens comprenaient mieux les moyens de se maintenir en bonne santé, c’est qu’ils se basaient sur les énergies Yin et Yang et sur les moyens de protéger leur vie. Ils mangeaient en quantité convenable (raisonnable), se couchant et se levant régulièrement en évitant les travaux fatiguants et inutiles. Ainsi, l’on peut vivre jusqu’à l’âge de cent ans. » Chapitre 1 de So Ouenn, traité médical

 

« Moi qui suis le chef d’un grand peuple…
Et qui devrais donc en percevoir des impôts,
Je constate avec affliction que je n’en perçois point,
Parce que mon peuple est malade.
Je veux que l’on cesse d’administrer des remèdes
Qui rendent mon peuple malade…
Pour n’employer désormais que des aiguilles de métal »Nei Jing Su Wen, traduction Jacques-André Lavier, Pardès, 1990

Les 3 personnages clefs de la médecine antique chinoise

Ce sont trois empereurs mythiques :

  • Fuxi : on lui attribue la rédaction du Yi Jing (Livre des Mutations), généralement considéré comme le plus ancien livre chinois.
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L’Empereur Fuxi, en compagnie d’une tortue

  • Shennong : père de l’agriculture et de la phytothérapie. Il est appelé le « divin laboureur ». On lui attribue le premier Bencao 本草(Traité des Matières Médicinales).
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L’Empereur Shennong dont nous reparlerons plus bas concernant les légendes sur le thé

  • Huang Di : l’Empereur Jaune, créateur des rites et de la médecine. On lui attribue la rédaction du Nei Jing (Huang Di Nei Jing 黃帝內經 ou Classique de la Tradition ésotérique de l’Empereur Jaune) qui traversera les siècles.
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L’Empereur Huang Di

Zou Yan 鄒衍 (vers 305240 av. J.-C.) introduit en Chine la théorie des Cinq éléments qui va se développer sous les Han et imprégner tous les systèmes de connaissance, dont la médecine et l’alchimie, associant, par exemple, un organe à un point cardinal, une saison, un goût etc. Il semble qu’il y ait à cette époque des échanges importants entre la Chine, l’Inde et la Perse. À la même période, la médecine chinoise se tourne vers l’étude des poisons, des remèdes végétaux et minéraux, la diététique, la recherche des drogues d’immortalité, la pratique des techniques respiratoires, de la culture physique et la sexologie.

Source : Wikipedia

La périodes suivante

Du côté des spécialistes, trois grandes figures marquent cette époque :

Chúnyú yì 淳于意 ( 215 av. J.-C. ou 216 av. J.-C. –167 av. J.-C.)

Pendant 10 ans, il fut à la fois médecin et fonctionnaire (chef des greniers publics). Il a laissé une liste des maladies qu’il était capable de soigner, le nom de ses maîtres, de ses malades et de ses livres, ainsi que ses diagnostics et les traitements prescrits. À travers ses observations (anamnèse, examen clinique, diagnostic, pronostic, traitement, pathogénie, discussion des symptômes et justification de traitements), on reconnaît diverses maladies telles que la cirrhose du foie, l’hernie étranglée, le lumbago traumatique, l’angine infantile,  la congestion pulmonaire, la goutte etc. Il possédait une bibliothèque importante dont le Nei Jing, encore une fois, est le seul rescapé.

Zhāng Zhòngjǐng 張仲景/张仲景 (158-166)

On l’appelle l’ « inventeur de la symptomatologie et de la thérapeutique chinoise ». il est considéré comme l’Hippocrate chinois. Il est le premier à avoir nettement différencié les symptômes yang des symptômes yin. C’est lui qui rédigea le Shānghán zá bìng lùn 傷寒雜病論/simplifié : 伤寒杂病 (Traité de la fièvre typhoïde et des diverses maladies ou Shānghán zú bìng lùn (傷寒卒病論/伤寒卒病论, Traité de la fièvre typhoïde et des maladies subites).

Huá Tuó 華佗/华佗 (110-207)

Hua Tuo est le grand chirurgien de l’époque. On lui attribue la découverte de la narcose (Májué fǎ 痲覺法/痲觉法) et l’« Art des ouvertures abdominales » (Kāifù shù 開腹術/开腹术). Les chroniques de l’époque relatent ses opérations fameuses faites sous anesthésie générale au chanvre indien (cannabis indica). Il aurait encore inventé la suture, des onguents contre les inflammations, des traitements contre les ascaris. Il aurait été le premier à choisir la phalange comme unité de mesure. Il préconisait la balnéothérapie et l’hydrothérapie.

Huá Tuó est également connu dans l’histoire de l’obstétrique. Il diagnostique la mort intra-utérine d’un jumeau aux hémorragies consécutives à la naissance d’un premier enfant. Il soulage la parturiente par acupuncture, avant de retirer l’enfant mort-né dont le corps était déjà noir.

Il note aussi que la culture physique facilite la digestion et la circulation, et qu’elle fortifie le corps. Il invente l’exercice de gymnastique dit « Jeu des cinq animaux » (五禽之戲/五禽之戏 Wǔ qín zhī xì), comprenant tigre, cerf, ours, singe et grue.

À ce trio médical célèbre, il faut encore ajouter :

  • HuángFǔ Mì 皇甫謐/皇甫谧 (215-282) auteur d’un classique sur l’acupuncture, le Zhēnjiǔ jiǎyǐ jīng 針灸甲乙經/针灸甲乙经, premier ouvrage de « vulgarisation » de la médecine chinoise.
  • Wáng Shūhé 王叔和 (210-280) auteur du Mài jīng 脈經/脉经, « Traité des vaisseaux sanguins/pouls ». Cet ouvrage sera traduit en tibétain, arabe et persan pendant le Moyen Âge. Il influencera encore, par ses traductions en latin et en langues vulgaires occidentales, les pulsologues des xviie et xviiie siècles.

Ge Hong, alchimiste, donne  la formule d’une pilule d’immortalité à base d’or, de mercure, de jade, de soufre, de cinbre et d’orpiment, le tout dissout ou mélangé dans des préparations végétales. Il découvre la variole, mais aussi le béribéri, la peste bubonique. Il met à la portée de tous des remèdes bon marché et faciles à trouver.

Táo Hóngjǐng dont le principal travail est le Commentaire du Traité des matières médicinales (本草集注, běncǎo jízhù) (494~ 500), nouvelle version du plus ancien ouvrage de référence pharmaceutique connu, qu’il corrige et complète d’après ses propres recherches. Il rajoute ainsi 365 nouvelles espèces aux 365 d’origine, invente une nouvelle classification selon la catégorie naturelle (plante, insecte…) au lieu des trois niveaux d’utilité du premier texte, qui sera reprise par la suite. Il classe les remèdes selon les symptômes qu’ils soignent, précise les relations entre le lieu de production, la récolte, le temps d’infusion et l’efficacité, ainsi que la forme sous laquelle ils doivent être utilisés : pilule, poudre, etc.

Les Sui et les Tang : la médecine classique

La médecine chinoise atteint son apogée entre le vii et le viiie siècle. En 624 est créé le Grand Service médical qui supervise les études de médecine et organise la recherche. On décrit systématiquement et précisément de nombreuses maladies.

La thérapeutique chirurgicale connaît déjà le traitement de la cataracte, le traitement orthopédique des fractures, l’extraction des séquestres osseux.

La carie dentaire est traitée par obstruction et plombage (amalgame mercuriel).

De la fin des Tang à l’avènement des Ming

Qian Yi 錢乙 (1035-1117) est le plus grand des pédiatres chinois. Il distingue, le premier, la varicelle, la rougeole, la scarlatine et la variole.

La médecine légale fait sa première apparition avec le Xi Yuan Ji Lu 洗冤集錄 Recueil pour laver les injustices(1247) de Song Ci 宋慈 (1188-1249). Ceci coïncide avec un renouveau de l’anatomie. Une dissection est datée de 1106.

La matière médicale est extrêmement développée et s’enrichit de nombreux médicaments exotiques

La médecine chinoise à l’époque moderne

 

La Chine produit à cette époque un chef-d’œuvre de la médecine : le Grand Traité de Matière Médicale 本草綱目 de Li Shizhen 李時珍 (1518-1593), résultat de presque 30 ans de travail. Il s’agit non seulement d’un grand traité de pathologie et de thérapeutique, mais encore d’un traité d’histoire naturelle donnant une classification des produits minéraux, végétaux et animaux.  Elle a été traduite dans toutes les langues de l’Extrême-Orient et dans les principales langues occidentales.

Le plus grand acupuncteur de la dynastie des Ming est Yang Jizhou 楊繼洲. C’est lui qui rédige les 10 chapitres du Zhen Jiu Da Cheng 針灸大成 (gravé en 1601). Il s’agit d’une encyclopédie d’acupuncture comportant un excellent historique non seulement des classiques, mais aussi des traditions orales. L’ouvrage renferme en outre une partie technique très complète, une partie clinique et une section thérapeutique. Le dernier chapitre est consacré au diagnostic en pédiatrie et au traitement de l’enfant par le massage.

Chen Yu Fa a publié un traité de massothérapie pédiatrique Chenshi xiao’er anmojing 陳氏小兒按摩經 Traité de massage pour les jeunes enfants de M. Chen qui est un véritable manuel de secourisme, et qui contient une partie sémiologique conduisant au diagnostic, ainsi qu’une partie thérapeutique.

Note : cette petite histoire de la MTC est très fortement inspirée de Wikipedia donc je cite directement des passages !

Quels sont les grands principes de la MTC ?

  • Elle considère les problèmes de santé comme des déséquilibres de l’état normal de bonne santé. Elle aide le patient à conserver ou retrouver cet état naturel de santé
  • Elle décrit 12 méridiens et 365 points d’acupuncture
  • Elle cherche à renforcer les défenses immunitaires et augmenter la capacité du corps à rester en bonne santé et à guérir naturellement. C’est donc une médecine préventive, autant que curative
  • Elle est holistique. Elle considère l’individu dans son entier : corps, esprit, émotions
  • Elle considère que chaque personne est unique et elle adapte donc le traitement à chaque personne
  • Elle chercher à identifier puis à traiter directement la racine du problème plutôt que de se contenter de soulager seulement les symptômes
  • C’est une médecine de l’énergie

Le Yin et le Yang, au coeur de la MTC

La MTC décrit ces deux principes opposés autant que complémentaires.

Voici leurs principales qualités respectives :

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LES ORIENTATIONS

L’observateur se situant au centre peut déterminer 4 directions correspondant aux 4 phases Yin / Yang.
Par son observation, il constate de nombreux phénomènes naturels.

Le Sud est l’espace du soleil, de la chaleur, de la lumière donc du Yang,
le Nord, à l’opposé, est le domaine du froid, de l’obscurité, le Yin.
L’Est est le début du Yang, de la montée du Soleil, la naissance du jour et l’équilibre Yin / Yang à partir duquel le Yang diurne devient dominant. Le jour succède à la nuit.
L’Ouest est le début du Yin, de la chute du Soleil, de la fin du Yang et l’équilibre Yang / Yin. La nuit succède au jour.

SAISONS
Dans la relation spatio-temporelle, les orients représentent l’Espace, la succession des saisons le Temps qui passe (à ne pas confondre avec le temps qu’il fait).
Ils sont la base de toutes les mutations.

Deux saisons sont Yang : Printemps et Eté,
Deux saisons sont Yin : Automne et Hiver.

Les maximum des énergies Yin et Yang correspondent aux solstices d’été et d’hiver (journée la plus longue et nuit la plus longue) ainsi qu’au midi et minuit de la journée de 24 H.

Les moments d’équilibre entre le Yin et le Yang correspondent aux équinoxes de printemps et d’automne (jour = nuit et nuit = jour) et aux moments de lever et coucher du soleil.
Cela est différent de la mesure occidentale où les solstices et équinoxes sont le début des saisons ; dans le système chinois ces dates sont les MILIEUX DES SAISONS.

  • Le Qi (l’énergie interne, souvent traduit par « énergie vitale »), circule le long des méridiens, si le Qi est insuffisant ou en excès, alors des pathologies apparaissent

Pour qu’un organe fonctionne bien l’énergie doit être en quantité suffisante (dans le corps entier comme dans l’organe en question) et circuler librement au travers de ces voies de circulation énergétiques. On parvient ainsi à l’équilibre du yin et du yang qui est la base de la santé selon le système chinois. S’il y a déséquilibre, alors la maladie apparaît.

Les émotions sont des facteurs d’équilibre

La théorie des 5 éléments

Chaque élément est la cristallisation d’une énergie saisonnière structurante ou créatrice qui engendre :
Bois, Feu, Terre, Métal, Eau.

Le BOIS correspond au printemps, époque de la germination, début de la croissance des végétaux, début de l’année, naissance du jour donc de la vie.
Le FEU correspond à l’été, époque de la chaleur, de la croissance de la végétation, milieu Yang de l’année, midi de la journée.
La TERRE correspond à la fin de l’été, époque de la maturité.
Le METAL correspond à l’Automne, époque de la décroissance de la végétation, des récoltes, fin de l’année, fin de la journée.
L’EAU correspond à l’hiver, époque de l’arrêt des activités, du repos, de la disparition, par enfouissement, de la végétation. Il est la fin du cycle, la nuit.

La Terre est la vitalité centrale, support des 4 autres éléments qu’elle nourrit. Sa place saisonnière correspond à la fin de l’été car la végétation est en pleine expression de sa maturité, produit propre de la terre nourricière. Elle est par analogie, les repas de la journée.

Chaque organe est relié à une émotion

La colère loge dans le foie, la joie dans le cœur, l’anxiété dans la rate, la tristesse dans le poumon et la peur dans le rein. Le bon fonctionnement de l’organe dépendra aussi de la qualité de l’émotion. Si elle s’exprime de manière trop forte ou trop fréquente, elle va finir par léser l’organe auquel elle est rattachée. La colère provoque une brusque montée de l’énergie, la joie la disperse dans de multiples directions, l’anxiété entraîne une stagnation, la tristesse une diminution et la peur une brusque descente énergétique.

Les techniques de la MTC

Il y a 5 pratiques principales

  1. L’acupuncture
  2. La pharmacopée chinoise (herbes médicinales)
  3. La diététique chinoise
  4. Le massage Tui Na
  5. Les exercices énergétiques
    – Le Qi Gong
    – Le tai-chi

Les personnes formées aux 5 pratiques portent le titre de docteur en médecine chinoise. Seulement formées à l’une ou à quelques-unes de ces pratiques, elles portent un titre spécifique, acupuncteur, herboriste, etc.

Comment se passe une consultation en MTC ?

Le début de séance commence par un temps d’anamnèse

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La prise du pouls en MTC

Pour récolter les symptômes, il y a les 4 temps de l’examen Inspection (teint, aspect général, langue…), Interrogation,  Auscultation – Olfaction(écoute de la voix, des bruits de l’organisme, odeurs), Palpation (des pouls, points symptomatiques, observation de la langue, des zones abdominales,…)

Zoom sur la moxibustion

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En moxibustion, des points précis d’acupuncture sont stimulés à la surface de la peau afin de renforcer le Qi, et occasionnellement par l’usage de la chaleur.

Zoom sur le massage Tui Na

Le Tui Na est un massage traditionnel qui inclut des techniques d’acupuncture, il agit sur la peau, les muscles, les nerfs et les os, mobilise le Qi et participe à libérer un flux énergétique entravé. Contrairement à l’acupuncture, on peut l’employer soi-même.

Zoom sur les recommandations diététiques

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« En règle générale, il convient de :
 Refroidir le Chaud.
— Assécher l’Humidité.
— Combler le Vide.
— Désobstruer le Plein. »

Quelques autres recommandations diététiques utiles :

  • Ne pas boire pendant les repas. Si vous devez boire, faites le en fin de repas ou après. Boire une boisson chaude/tiède.
  • Ne pas manger jusqu’à ce que vous soyez complétement rassasié, arrêtez-vous avant de sentir que votre estomac soit plein.
  • Ne pas manger à des heures irrégulières. Prendre les repas à des heures fixes.
  • Ne pas manger froid ou glacé. Consommer chaud ou tiède.
  • Ne pas manger avant d’avoir digéré le précédent repas.
  • Éviter de manger cru, voire supprimer complétement les aliments crus si vous êtes de constitution très froide.Même conseil que pour le cru en ce qui concerne les aliments tout juste 
  • Être dans un état émotionnel calme pendant le repas.
  • Mâcher suffisamment les aliments.
  • Ne pas rester assis après un repas, marcher et/ou faire le massage doux du ventre après le repas (1 min paume de la main à plat dans le sens horaire puis 1 min dans le sens anti-horaire)

Zoom sur le Qi Gong

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Le Qi gongchi gong ou chi kung (chinois traditionnel 氣功 ; pinyin qìgōng ), est une gymnastique traditionnelle chinoise et une science de la respiration, fondée sur la connaissance et la maîtrise de l’énergie vitale, et associant mouvements lents, exercices respiratoires et concentration.

Le Qi gong apaise, régule, nourrit, tonifie et renforce l’organisme.Ilharmonise le mental, les émotions et le corps physique.

Il est une branche importante de la Médecine Traditionnelle Chinoise et participe à la prévention des maladies et déséquilibres..

Zoom sur l’acupuncture

On recense en général 365 points d’acupuncture mais le Docteur Daniel Deng explique que jusqu’à 2 000 points d’acupuncture peuvent être stimulés pour corriger les déséquilibres. Lors d’une séance d’acupuncture, le médecin insère jusqu’à 15 aiguilles qui sont généralement laissées en place pendant 15 à 20 minutes.

Est-ce que ça fait mal ? Comme l’expliquait mon médecin, ça fait comme ds petites sensations de piqûres de moustique ou de picotements.

Je me souviens qu’une fois j’étais allée voir mon acupuncteur quand j’avais un énorme rhume. Pour la première fois, il m’avait inséré des aiguilles au niveau du visage. J’étais très impressionnée et un peu craintive. Le soir-même, mon rhume avait complètement disparu. L’acupuncture a aussi soulagé mes migraines importantes à l’époque et m’a aidée à traverser des moments stressants (mes anciennes conditions de travail, le passage de certains examens (code de la route, permis….)

Il y a maintenant des techniques d’acupuncture au laser, de stimulation manuelle des points d’acupuncture via l’acupression ou le Shiatsu. Ou encore de l’auriculo-thérapie où les aiguilles sont insérées uniquement dans les oreilles

Zoom sur le thé dans la MTC

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Portrait de l’Empereur Shennong qui aurait découvert le thé en Chine

Voici la légende de la découverte du thé associée à la Chine.

Shen Nung faisait bouillir de l’eau à l’abri d’un arbre pour se désaltérer, une légère brise agita les branches et détacha quelques feuilles. Elles se mêlèrent à l’eau et lui donnèrent une couleur et un parfum délicat. L’empereur y goûta, s’en délecta et en repris. L’arbre était un théier sauvage : le thé était né.

En Chine, le thé était avant tout une boisson médicinale, très importante dans la pharmacopée. On y ajoutait du beurre rance, du sel, des épices… Le thé est aujourd’hui encore consommé ainsi au Tibet.

Le Pu-Erh du Yunnan est aujourd’hui encore célèbre pour faciliter la digestion. Ce thé fermenté au goût très caractéristique rappelant les sous-bois ou le vieux cuir est même connu comme un thé « mange-graisse ».

Pourquoi certaines personnes, surtout en Occident, ne croient pas au pouvoir de la MTC ?

Sans doute parce qu’on parle de la circulation du Qi et que celui-ci, comme il correspond à une énergie, est impalpable et n’est pas donc pas visible, même sous un microscope.

Nos sociétés occidentales sont souvent très scientifiques et se veulent rationnelles et logiques. Pourtant il y a bien des choses qui existent et qui ne se voient pas, par exemple nos émotions…. Finalement, que ce soit la médecine chinoise ou l’existence des chakras, certaines personnes n’y croiront sans doute jamais car elles sont dans le paradigme : « Je ne crois que ce que je vois ! » Chacun peut donc envisager les choses à sa manière.

Des études récentes ont montré que la pratique de l’acupuncture stimule la sécrétion d’endorphines chez les patients… Voilà un élément très intéressant !

Des musées à visiter autour de la médecine chinoise et orientale

  • Musée de médecine orientale, Daegu, Corée. Je l’ai visité l’été dernier et vous le recommande vivement. On apprend énormément de choses et on en rapporte le meilleur ginseng de Corée (excellent pour la mémoire et pour la vitalité).
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Le super musée de Daegu !

  • Musée de médecine chinoise, Shanghai, Chine
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Le Docteur Weil devant le musée de Shanghai

Le Musée dispose de 4 000 m2 d’expositions et a été établi en 1983. Il a une collection de 15 000 objets sur le thème de la médecine chinoise, datés entre l’âge de Pierre et notre époque actuelle.

Quelques autres musées pour découvrir la médecine chinoise dans le monde entier !

Mes inspirations pour écrire cet article

Le blog de l’association Ananda : j’en cite de nombreux passages

Ressources

Medecinechinoise.org

Des pistes de lecture pour aller plus loin

  • Pharmacopée et médecine traditionnelle chinoise, G. Guillaume et Mach-Chieu
  • Le diagnostic en médecine traditionnelle chinoise, You-Wa Chen
  • Diagnostic par le pouls, guide clinique, Sean Walsh
  • Guérir le corps et l’âme grâce à la médecine traditionnelle chinoise, Xiaolan Zhao

Si la santé au naturel vous passionne, découvrez aussi :

A vous de jouer maintenant !

  • Si vous êtes vous-même formée en MTC, n’hésitez pas à vous présenter dans les commentaires et à ajouter des compléments ou des pistes d’exploration à cet article
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