« Wahou, tu es prof de Yoga ?! C’est trop cool ! J’aimerais bien commencer le Yoga justement »… Voilà une phrase que j’entends souvent et qui fait naître un grand sourire sur mon visage… Et là, c’est parti pour une conversation à bâtons rompus sur les bienfaits du Yoga, les différents styles…
Mais comme on n’est pas dans le petit monde de Candy, je fais aussi parfois face à d’autres réactions quand je parle de mon métier… Eh bien il apparaît que pas mal de personnes pensent que prof de Yoga… ce n’est pas un métier, mais plutôt un hobby !
Face à cela, j’ai voulu analyser le sujet en profondeur…. Prête pour la lecture ?
Hmm… voyons, pour traiter ce sujet, je vais d’abord commencer par regarder ce qu’on entend exactement par « travail », par « métier », par « profession », par « emploi » et par « job ».
- Voici la définition de « travail », proposée par L’Internaute :
Activité humaine organisée et utile. Ensemble de ces activités.
- Voici la définition de « métier » proposée par L’Internaute :
Travail dont on peut tirer des revenus pour gagner sa vie.
- Concernant « profession », L’Internaute en fait un synonyme de « métier » et d' »emploi »
- Voici la définition d' »emploi » proposée par L’Internaute :
Travail rétribué.
Je vais maintenant analyser la fonction de prof de Yoga à l’aune de toutes ces définitions et voir si une prof de Yoga peut se fondre ou non dans ces catégories…
Prof de Yoga = un travail ?
Question : L’enseignement du Yoga est-il une activité humaine organisée et utile ?
Ma réponse : Oui !
L’enseignement du Yoga est organisé, comme le prouve l’existence de diverses fédérations et associations.
L’enseignement du Yoga est utile car ses bienfaits ont été maintes fois démontrés.
Prof de Yoga = un métier ?
Question : Enseigner le Yoga est-il un travail dont on peut tirer des revenus pour gagner sa vie ?
Ma réponse : Oui !
Enseigner le Yoga est bien un travail (voir ci-dessus) et on peut en tirer des revenus pour gagner sa vie.
Beaucoup de professeurs vivent d’ailleurs en tirant leurs revenus uniquement de cette activité !
Bien-sûr, peu de profs de Yoga sont aisées et le choix de ce métier implique souvent de vivre très simplement…
Mais en travaillant beaucoup et en s’accrochant, on peut réussir à vivre décemment de ce métier !
Prof de Yoga = un emploi ?
Question : être prof de Yoga revient-il à exercer un travail rétribué ?
Ma réponse : Oui !
Bien-sûr, nous donnons parfois des cours gratuits pour faire découvrir notre discipline, mais, en général, nos cours nous permettent d’être rémunérées…!
Force est de constater que l’activité de prof de Yoga remplit bien les critères énoncés pour entrer dans les catégories que sont emploi, travail et métier…
Alors pourquoi diable n’est-on pas prises assez au sérieux en tant que profs de Yoga ?
- Pourquoi la profession est-elle si peu reconnue ?
- Pourquoi nous demande-t-on encore très souvent :
Ah, mais, tu as un autre métier en plus ?
Ou encore :
Ah, prof de Yoga c’est super pour le fun, mais sinon tu as un vrai travail quand même ?
Allez, je mets mon orgueil de côté et j’avoue : c’est un peu vexant….
Imaginez si, lorsque vous parlez de votre métier : on vous disait, en gros, que ce n’est pas un vrai métier… Vous auriez un peu l’impression de passer pour un clown, non ?
Ca a quelque chose d’un peu dérangeant quand même quand on remet en question notre métier, alors que nous, on se lève tous les matins et qu’on donne quasiment toute notre énergie pour le Yoga…
Enfin, pour ma part, je m’efforce de toujours réagir positivement et je réponds simplement :
« Oui, c’est mon seul et vrai métier et je l’aime tellement ! »
Et je m’auto-console en me disant qu’en France, le Yoga n’est pas encore très répandu et que c’est sans doute pour ça qu’il suscite encore des doutes.
Comme je l’écrivais récemment, il semble bien que le Yoga est en plein boom en ce moment, alors je pense que ça va changer.
Qu’est-ce qui laisse à penser que prof de Yoga n’est pas un vrai métier ?
Voici mon analyse sur le sujet…
Je crois qu’en tant que prof de Yoga, on déroge à pas mal de critères qui caractérisent la majorité des emplois.
Et je pense que c’est ça qui fait de nous des sortes d’extra-terrestres du marché de l’emploi.
Et là je vous dis une chose : j’ai écrit « marché de l’emploi » mais je n’aime pas du tout cette expression ! C’est comme « ressources humaines », ça me colle un peu la chair de poule ! Mais bon, à défaut de mieux, j’utilise les mots de notre vocabulaire.
En quoi la prof de Yoga ne rentre pas bien dans les cases classiques de la société :
- Elle ne travaille pas dans un bureau
- Elle n’a pas de boss (le plus souvent)
- Elle n’a pas d’horaires fixes et ne travaille pas de 9h à 18h comme la plupart des gens
- Elle travaille pendant le temps libre de ses élèves et donc en décalé avec la plupart des salariés
Quand j’y réfléchis, je me dis que ce sont peut-être ces aspects de notre métier qui nous font justement nous éloigner de la vision traditionnelle qu’on a d’un métier en France…
Prof = un métier… mais prof de Yoga = pas un métier ?? Comment c’est possible, ça ?
Et pourtant, si je regarde l’intitulé de notre « titre », ça commence par « professeur », n’est-ce pas ?
Et pourtant, professeur, c’est bien un métier non ?
Il y a des profs de maths, d’histoire ou de danse, par exemple, pas vrai ?
Eh bien on dirait que c’est quand on accole le mot « Yoga » à « prof » que rien ne va plus…
En rajoutant « de Yoga » après « prof », on dirait que, comme par un incroyable tour de magie digne des plus grands prestidigitateurs, on perd la notion de « métier »… C’est presque du Garcimore !!
Je me suis donc demandée :
Est-ce que c’est parce que le Yoga n’est pas encore assez pris au sérieux ?
Est-ce que c’est parce qu’on méprise encore un peu cette activité qui nous invite à revenir à nous-mêmes et à développer notre intériorité et qu’elle paraît saugrenue dans un monde où les valeurs qu’on encourage en priorité sont :
- l’argent
- la vitesse
- la compétition avec soi-même et avec les autres
- la croissance
- la réussite et le statut social
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans quand on est prof de Yoga… ?!
J’ai comme l’impression qu’enseigner le Yoga est associé à un simple passe-temps qui ne peut, en aucun cas, constituer une activité professionnelle à temps complet…
J’avoue que je suis peut-être un peu à l’origine de la confusion, car pendant certaines conversations, lorsque j’ouvre mon coeur et que je parle de ma passion pour mon métier (en fait, ma passion est DEVENUE mon métier !), je dis souvent :
« Tu sais quoi ? C’est incroyable ! Quand j’enseigne le Yoga ou que je prépare mes cours ou même pendant ma pratique perso ou ma formation continue, je n’ai presque jamais l’impression de travailler ! »
Et là, en général, j’ai 2 types de réactions :
- Des regards envieux au sens positif du terme et une réponse qui ressemble à : « Wahou, tu as tellement de chance, moi aussi j’aimerais m’éclater dans mon boulot… Mais malheureusement, ce n’est pas souvent le cas… »
- Des regards un peu dubitatifs voire perplexes et des réponses du style : »Ah oui, ben, c’est pas vraiment un métier, tu vois, pour moi l’important c’est de grimper les échelons et puis d’avoir une bonne place dans ma boîte, alors je pourrais pas travailler comme toi tu le fais…
A l’inverse : on retrouve l’image du prof de Yoga comme sorte de guérisseur multi-casquettes
Et parfois, il m’arrive le contraire ! On me pose la ô combien célèbre question en soirée :
Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
Et quand je réponds : « Je suis prof de Yoga », la personne me fond dessus comme un enfant sur un sachet de bonbons et commence à me décrire tous ses problèmes de santé ou tous ses objectifs de méditation ou de souplesse… et me demande de lui donner des solutions « faciles et rapides »…
Et là je me dis :
Oulala mais je ne suis pas Wonderwoman moi ! Je ne suis même pas médecin ! Je suis bien incapable de régler tous les problèmes en 3 secondes et le Yoga c’est vraiment une pratique qui se fait dans la durée et la régularité. C’est pas un coup de baguette magique !! Et en plus (pour être sincère…) là j’ai terminé ma journée de travail et même si je suis archi-méga-passionnée de Yoga, j’aime bien passer mes soirées à faire et à parler un peu d’autre chose…
Avant de vous laisser, je me permets d’attirer votre attention sur un article récent du blog dans lequel je partageais avec vous quelques secrets des profs de Yoga… Je pense que cet article sera lu à profit pour compléter celui que vous venez de terminer… Alors un petit clic par ici si cela émoustille votre curiosité et votre soif de savoir… 🙂
Et pour bien reconnaître un bon prof de Yoga, je vous invite par ici…
Maintenant, c’est à vous de jouer !
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A très bientôt.
Point de vue intéressant. Du mien, il est parfois difficile d envisager le yoga comme un métier ds le sens où c est une quête personnelle. Cela fait plus de 20 que je pratique et quand je vois des personnes l enseigner de facon professionnelle alors que ça fait à peine 2-3 ans qu elles pratiquent et n’ont fait qu un stage intensif de 200h à 500h en un mois en Inde, j avoue que ça me choque et me dérange sur le moment. Après je me dis que chacun a des choses à apprendre et que si certains le font qd même très bien d autres apprendront sur le tas et les élèves feront vite le tri…
De plus, beaucoup de profs de yoga que j ai croisé sur ma route faisaient cela en plus de leur activité professionnelle ds le cadre associatif comme dans de nombreuses activités sportives et culturelles. C est donc assez récent cette mode de faire du yoga son métier à plein temps, cela va certainement avec la mode du yoga et du développement personnel et c est tant mieux. Mais prenons garde des effets de mode…
Après je pense qu il est aussi difficile de concevoir pr bcp de personnes qu on puisse gagner convenablement sa vie ac une activité artistique, sportive ou dite de loisirs même si certains se professionnalisent (par exemple il y a bien du theatre amateur et du theatre professionnel, mais cela n est pas donné à tt le monde et ce n est peut être pas le même objectif). Mais tant mieux si certains y arrivent, c est encourageant et peut-être valorisant pr ce genre de pratiques après cela ne va pas sans bcp d investissement, de persévérance et de travail comme dans n importe quel métier qui passionne comme tu le dis. Il y a quand même peu d élus même si cela se démocratise.
Voilà ma 1ère réflexion sur le sujet, je pense qu il y en aura d’autre car rien n est figé. Bien à toi. Stéphanie.
Bonjour Stéphanie, merci pour ton commentaire 🙂
Je comprends que tu puisses t’étonner de voir des personnes enseigner le Yoga après seulement 2 ou 3 ans de pratique et une Formation intensive. Il y a une citation que j’aime bien partager quand on parle de ce sujet : « Aux âmes bien nées, valeur n’attend point le nombre des années », Pierre Corneille.
A mon avis, il y a des profs qui pratiquent depuis seulement quelques années et se sont formé.e.s rapidement et qui seront d’excellent.e.s profs. Et il y a aussi des enseignants avec une très loooooongue pratique derrière eux / elles et une Formation plus longue qui, pour autant, n’auront pas ce don de la transmission ou ce « je ne sais quoi » qui créera un lien fort avec leur groupe d’élèves. Je pense qu’il n’y a pas de règle générale, seulement des cas particuliers. Ce n’est pas la durée qui compte mais l’aspiration du Coeur de chacun.e et leur envie de transmettre.
Je te rejoins tout à fait sur la difficulté, pour beaucoup de personnes, d’imaginer qu’on puisse gagner sa vie avec une activité artistique ou de loisirs. En France, gagner sa vie en faisant ce qu’on aime est une idée encore trop peu répandue…. Les temps changent, on dirait… Nous verrons ce que la crise actuelle peut apporter, en termes de changement de paradigme et comment elle peut nous aider à revenir à l’Essentiel et à une certaine forme de bon sens.
Et je conclue en reprenant ta propre conclusion : « rien n’est figé », c’est tellement parlant.
A bientôt, Namaste, Claudia
Merci pour ta réponse Claudia. Tout à fait pour le nombre des années (Citation de Corneille bien à propos :), c’est pour ça que j’ai essayé de nuancer quand même un peu mon propos et que j’ai mis mon ressenti à la 1ère personne en essayant de ne pas trop généraliser. Même si ce n’est pas toujours évident lol.
J’espère aussi que l’idée de vivre de ce que l’on aime se développera de plus en plus après cette crise. Certains en avance sur leur temps, on déjà commencé cette métamorphose. Ce sont les pionniers qui ouvrent la voie, peut-être est-ce pour cela que parfois ça bouscule, ça dérange!
En tout cas merci pour tes articles inspirant qui invitent à la réflexion et à la discussion.
Bien à toi
Stéphanie